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Article parut le 2 Juin 2009 dans "La Montagne"
RIEN QUE DU BIO À "PETIT-BAROT"
Depuis l'année dernière un jeune couple de maraîchers bio, installés depuis deux ans à Grandrif, a rejoint l'Amap d'Ambert. Rencontre avec des producteurs qui ont fait de la production locale, biologique et de la vente directe, un choix de vie.
Sophie et Gildas Moncharmont attaquent leur troisième année de culture maraîchère biologique sur la commune de Grandrif, au lieu-dit le "Petit Barot". Le couple trentenaire exploite actuellement 80000 m2 d'un terrain qui était vierge à leur arrivée. Une partie des cultures se fait sous serre. Il faut dire qu'à 750 mètres d'altitudes, la saison est courte ! Ils font pousser entre 20 et 30 légumes différents.
L'année dernière, le couple d'exploitants a rejoint l'Amap d'Ambert qui avait besoin d'élargir son offre de contrats en paniers légumes. Une aubaine pour les maraîchers dont la philosophie consiste entre autre à travailler en lieu direct avec le consommateur et à promouvoir une agriculture saine.
De la vente directe uniquement
Ainsi, avec l'Amap, Sophie et Gildas élargissent leur palette de points de vente directe. Ils sont désormais sur les marchés d'Ambert, de Craponne sur Arzon et également le vendredi soir où ils vendent directement chez eux, ainsi qu'à l'Amap. "L'Amap c'est vraiment un bon moyen pour se faire connaître, s'intégrer et surtout expliquer comment on travaille" témoigne Sophie Moncharmont qui constate que la concurrence est parfois rude sur les marchés entre producteurs locaux et les simples revendeurs.
De huit contrats en 2008, le couple devrait fournir cette année pour douze personnes par le biais de l'Amap. Bref, doucement l'exploitation trouve son rythme même si pour l'instant la production ne permet pas de faire vivre pleinement le couple (avec un enfant). "Nous ne vivons pas encore de notre activité" explique Sophie Moncharmont qui estime qu'avec environ 1ha de terrain au total ce devrait être possible.
Leurs deux premières années d'installation qui viennent de s'écouler, ont été riches d'enseignements, de reconnaissances du terrain mais également d'erreurs, qui leur permettent aujourd'hui de progresser. L'agricultrice fait remarquer qu'il faut environ 5 ans, à partir d'une terre vierge, pour avoir une production régulière et pour que la terre soit "lancée". Cette exploitation est en effet la première expérience du couple dans le domaine. Sophie Moncharmont possède un brevet professionnel d'exploitation agricole axé sur le montage de projets de petites envergure.
Certifié bio dès l'installation
Dès le début, l'exploitation a été certifié bio. "Nous ne percevons pas cela comme une contrainte" confiela jeune femme même si la culture biologique n'est pas de tout repos. "La grosse difficulté, avec le maraîchage biologique, c'est le désherbage" constate-t-elle. En effet, sans l'apport de désherbants chimiques, tout tout pousse gaiement et les légumes peuvent rapidement être étouffés.
Pour le couple, l'objectif est aussi de diversifier au maximum les cultures et notamment de trouver des légumes qui poussent vite afin de démarrer la saison au plus tôt. Les deux exploitants ont par exemple semé du choux chinois ou des panais, légumes peu peu connus mais qui sortent rapidement de terre. "L'avantage c'est que nous pouvons faire découvrir ces légumes grâce à l'Amap car nous pouvons les intégrer dans le panier". Pour le reste, on trouve un peu de tout sur les terrains qui entourent la maison des Moncharmont : salades, radis, tomates, aubergines, courgettes, pommes de terre, carottes, pois mange-tout... et même des fèves, pourtant réputées difficiles à faire pousser dans le secteur et qui ont déjà acquises une certaine renommée.
(article : Aude Gaboriau)